Magda, née en 1998 de parents polonais, est une artiste basée dans le 93. Son travail artistique explore les dynamiques humaines, les récits intimes et les tensions sociales. Inspirée par des artistes contemporains tels que Julia Andreani, Michaël Borremans et Claire Tabouret, Magda utilise principalement l’huile sur toile pour exprimer des thèmes profonds et complexes, mêlant l’intime et le politique. Sa perspective unique, enrichie par ses expériences personnelles et ses racines culturelles, fait d’elle une voix distincte dans le paysage artistique contemporain.
Le processus de création de Magda est intimement lié à l’acte de peindre. Lorsqu’une photographie la captive par sa poésie intrinsèque, elle s’engage dans une exploration picturale des tensions et des mystères qu’elle perçoit. Elle privilégie l’huile sur toile, un médium qui permet un rapport physique et intimiste lors de la création. Cette technique enrichit la profondeur émotionnelle de ses œuvres.
Nous exposerons ses travaux à l’occasion de l’exposition Ça va bien se passer.
INTERVIEW : MAGDA GALUS
Quelles sont les influences majeures qui façonnent ton approche artistique ?
L’observation des dynamiques humaines, des récits intimes et des tensions sociales nourrissent mon travail. J’aime le travail d’artistes comme Julia Andreani, Michaël Borremans, Claire Tabouret…
Comment illustres-tu l’intime dans ton travail ? Pourquoi est-ce pour toi un sujet pertinent à explorer ?
Mon travail se nourrit d’échanges où le geste de peindre incarne un rapport à l’autre. Je travaille d’après des images qui m’entourent, photographies personnelles ou images rencontrées. Peindre pour moi, c’est toucher à l’intime en convoquant des souvenirs personnels, mais aussi des mémoires collectives.
Y a-t-il un événement personnel ou politique spécifique qui a inspiré l’une de tes œuvres réalisées (ou présentées lors de l’expo) ?
Les choses se font plutôt instinctivement, mais je trouve aussi de l’inspiration dans les phénomènes de mode comme celui de la « trad-wife ». J’ai fait le portrait de Harper, une petite fille dont les photos sont postées sur les réseaux par sa mère. C’est l’influence et l’impact de ce mouvement sur l’enfant qui me préoccupent. Je réutilise l’image de la « petite poupée » pour immortaliser sa moue protestataire.
Quel message espères-tu transmettre à travers tes œuvres ? Y a-t-il une réaction ou une réflexion particulière que tu espères susciter chez les spectateurs ?
La part de narration est quelque chose que j’intériorise beaucoup dans ma pratique. Je trouve très enrichissant d’échanger avec le public qui pose ses mots, ses histoires et de nouvelles idées sur mon travail.
Comment tes expériences personnelles en tant que femme ou personne de minorité de genre influencent-elles ton travail artistique ?
Je m’inspire de mes propres expériences et des histoires autour de moi pour explorer des thèmes tels que les rôles de genre ou les luttes personnelles. Cette perspective féminine me permet de toucher à l’intime, de révéler des secrets enfouis et de donner une voix visuelle aux émotions et aux expériences souvent passées sous silence.
Comment perçois-tu l’importance de cette exposition et du festival dans le contexte actuel ? Quel impact espères-tu qu’elle ait sur les visiteurs et artistes ?
Je crois qu’un rassemblement comme celui-ci est fait de moments précieux et de connexions intenses. J’espère que l’exposition inspirera le plus de monde, qu’elle donnera aux artistes une visibilités accrue et des échanges créatifs.
Comment penses-tu que les thèmes de l’intime et du politique évolueront dans ton art à l’avenir ?
Je pense que les deux thèmes vont de plus en plus se mêler dans mon travail. Je commence de plus en plus à m’interroger sur le rapport entre identité et origine. A la manière dont les dynamiques politiques affectent la compréhension de notre propre identité. Il m’est difficile de dire aujourd’hui comment cela se manifestera dans mon art, mais cela sera en réponse aux évolutions de notre monde.
